GRAND ORAL DU BAC 2021 : "MON DIEU, PRIEZ POUR NOUS" !

C'est un nouveau coup de tonnerre dans le ciel de la laïcité en Anjou : le rectorat convoque les lycéens du public pour passer leur grand oral du bac... dans des établissements privés confessionnels !

Dans un communiqué commun daté du mercredi 9 juin, les représentants de parents d'élèves de la FCPE (49) et l'organisation lycéenne MNL (49) protestent contre cette organisation de la session 2021 du bac, avec pour centres d'examen des lycées privés relevant de la direction diocésaine !

"On aura tout vu, décidément. En 2021, c'est un nouveau bac qu'on inaugure, ça on le savait. Mais on découvre aussi que ce sont de nouvelles règles de fonctionnement avec l'abandon pur et simple du principe de laïcité et de neutralité religieuse pour passer l'examen, en l'occurrence le grand oral. Je suis stupéfait, on a cru à un canular, puis on a vu arriver les convocations du rectorat... " raconte Jean-Baptiste Lalanne, coprésident de la FCPE (49). 

Même son de cloche, du côté des élèves. Camille Lecomte, responsable du Mouvement National Lycéen (MNL) dans le département : "Il y a vraiment un problème au rectorat : personne là-bas ne voit en quoi ce symbole est perçu comme une provocation. Et une complaisance : la complémentarité entre le public et le privé confessionnel, ça n'existe pas, les valeurs ne sont pas les mêmes. Et puis, les lycéens du public apprécieront l'ironie : être convoqués dans des établissements privés pour passer les épreuves du bac alors que cette année a été très inégalitaire pour nous ! On se souvient de la controverse sur le 50% des cours seulement en présentiel dans les lycées publics, tandis que les lycées privés s'en contrefichaient et ont maintenu leur ouverture à 100%". 

Jean-Baptiste Lalanne pointe une contradiction avec le vote de la loi récente pour conforter les principes républicains... et cette nouvelle entorse à la laïcité, provenant cette fois du rectorat. "C'est une bourde administrative et une erreur politique lourde de sens. La COVID-19 a bon dos : il y avait d'autres moyens, d'autres lieux possibles, même un gymnase ou une salle des fêtes auraient pu faire l'affaire. Mais là, non. C'est vraiment un renoncement assumé aux usages et principes de la laïcité dans notre région. Et d'ajouter : "On touche le fond, j'imagine déjà le ridicule de la situation quand les lycéens seront invités à débattre durant leur grand oral sur des auteurs comme Michelet, Condorcet ou Jules Ferry dans une salle d'examen où l'on aura précipitamment retiré le crucifix... ".

Camille Lecomte et Jean-Baptiste Lalanne invitent les lycéens et leurs parents à contacter leurs organisations respectives pour manifester leur désapprobation auprès du rectorat. 

Photo : JB Lalanne (FCPE 49) et Camille Lecomte (MNL 49).