Déclaration de la FCPE (49) au Conseil départemental de l'Éducation nationale du mercredi 2 février 2022
Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur académique,
Mesdames, Messieurs les membres du CDEN,
... Il n'y a pas eu pire rentrée que celle qui a suivi les vacances de Noël !
Le mois de janvier 2022 restera longtemps gravé dans la mémoire des enseignants, des personnels des écoles, collèges et lycées... et bien sûr dans celle des parents d'élèves - mais aussi celle de nos enfants et de nos adolescents - ne les oublions pas, ils doivent rester toujours au cœur de nos préoccupations et de toutes nos attentions.
Jamais la communauté éducative - dans son ensemble - n'a connu une situation aussi chaotique, qui s'est poursuivie au cours de ces trop longues semaines du mois de janvier 2022.
Bien sûr, personne ne dit ici que le virus et ses différents variants sont la faute des pouvoirs publics.
En revanche, tous les parents d'élèves - et d'une manière générale, tous les observateurs - ont pu mesurer (pour le déplorer) le degré d'impréparation et l'inefficacité des protocoles à l'école, produisant ces scènes incroyables et surréalistes de parents obligés de faire tester à répétition leurs enfants, souvent dans l'urgence, appelés à venir les retirer de l'école en pleine journée... On a vu ces parents et ces enfants, par milliers, plus souvent devant les pharmacies que devant leurs professeurs !
D'abord, sur la forme : un protocole sanitaire communiqué - et c'est inédit - la veille pour le lendemain (le décalage horaire avec Ibiza n'est pourtant pas considérable...) et sur le fond, ensuite : ce n'est pas comme si nous découvrions une pandémie nouvelle !
Oui, cela fait plus deux ans maintenant, que la COVID-19 s'est invitée dans nos vies et à l'école.
Or, qu'avons-nous vu à l'école, depuis deux ans ?...
Avons-nous vu vraiment plus de moyens humains pour renforcer les équipes pédagogiques ?
Avons-nous vu vraiment les moyens réclamés par tous pour recruter et former des enseignants ?
Avons-nous vu à l'œuvre un vrai plan d'action pour remplacer les professeurs absents ?
Avons-nous vu le plan Marshall que je crois absolument nécessaire pour sauver le service de médecine scolaire, abandonné depuis des années, avec si peu de psychologues, d'infirmiers ou de médecins en poste dans les établissements, lesquels s'avèreraient aujourd'hui des plus utiles dans le contexte sanitaire que nous connaissons ?
Avons-nous vu toutes les classes équipées de capteurs Co2 et de purificateurs d'air ?
Est-ce que les moyens donnés à l'Education nationale sont à la hauteur de la situation ? Non.
Est-ce que le fameux "Quoi qu'il en coûte", cher au Président de la République, s'applique réellement à l'école ? On aimerait le croire, mais on peut en douter...
... Dans ce contexte, l'annonce de fermetures massives de classes dans le département, à la rentrée de septembre, suscite chez les parents d'élèves surprise, colère et indignation.
Surprise, au vu de l'ampleur sans précédent du nombre de suppressions : 64 classes !
Colère, face à un sujet essentiel, l'école, qui mérite mieux qu'une vision seulement comptable des choses...
Indignation, au regard du contexte : ces deux années de gestion de l'épidémie ont épuisé les parents, les enseignants et les élèves. Ces annonces de fermetures de classes font donc très mal. Elles sont ressenties comme un nouveau coup dur, alors que nous aurions pu espérer un moratoire, au minimum un gel de toutes les fermetures de classes dans la période où la reconstruction d'un climat scolaire serein devrait au contraire être la pierre angulaire de toute politique de l'Education nationale.
Ces 64 fermetures de classes ont de quoi désespérer ceux qui servent avec passion l'école publique et les parents d'élèves qui lui font (encore) confiance.
Ces fermetures de classes fragilisent le service public d'éducation, en particulier dans les communes où il est déjà mis à mal; nous pensons évidemment au milieu rural, comme par exemple le secteur des Mauges ou bien encore le bassin saumurois.
Un exemple : l'annonce de deux fermetures de classes à Mauges-sur-Loire (et le refus de modifier la carte scolaire pour le Collège Anjou-Bretagne) constitue un signal très négatif envoyé aux habitants.
Pour toutes ces raisons, nous voterons évidemment contre ce plan de fermetures de classes et de deux écoles publiques dans notre département, alors que nous attendons toujours le calendrier de la construction du collège public de Beaupreau.
Enfin, la FCPE, comme de nombreuses associations et syndicats, s'élève contre les écoles privées hors contrat qui se multiplient et pratiquent le séparatisme social et scolaire.
La FCPE, avec ses partenaires, alerte sur ces dérives anti-républicaines aux pratiques pédagogiques plus que douteuses.
La FCPE et l'ensemble des défenseurs de l'école publique s'opposent à toutes formes de financement public ou parapublic, plus ou ou moins déguisé, de ces soi-disant "écoles", comme celle Le Cours Le Gouvernail, à Angers.
Je vous remercie.